Le 22 mai 2019, le Cameroun a célébré la Journée Internationale de la Diversité Biologique sous le thème « Notre Biodiversité, Notre Alimentation, Notre Santé ». Un événement marquant, placé sous l’égide des Nations Unies, qui a souligné l’importance cruciale de la biodiversité dans le maintien de la santé et de l’alimentation humaines. Dans ce cadre, l’Association pour la Recherche en Anthropologie de Médecine Traditionnelle (ARAM) a été invitée à participer à l’exposition et aux activités de sensibilisation, un moment clé pour mettre en avant les efforts du Cameroun en matière de conservation des ressources biologiques et de promotion des connaissances traditionnelles.

Un engagement fort pour la biodiversité et la santé

Depuis sa ratification du Protocole de Nagoya en 2014, le Cameroun a pris des engagements concrets pour la préservation des ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés. L’ARAM, en tant qu’acteur majeur de la société civile, a pris part activement à l’implémentation de ce protocole, contribuant ainsi à la mise en œuvre de la Stratégie Nationale sur l’Accès aux Ressources Génétiques et le Partage des Avantages (APA). L’Association a ainsi été sollicitée pour exposer ses produits dans le cadre de cet événement mondial.

Sous la direction de son Président, 17 membres de l’ARAM ont pris part à cette journée, illustrant le rôle fondamental de la biodiversité dans la médecine traditionnelle et l’alimentation. L’ARAM a proposé au public une exposition mettant en lumière les liens indissociables entre biodiversité, santé et alimentation. À travers des échantillons de plantes médicinales, de graines et d’écorces, l’association a démontré comment ces ressources contribuent à la santé humaine et à la nutrition.

La médecine traditionnelle au cœur de la biodiversité

L’une des questions essentielles soulevées lors de cette journée a été la place de la médecine traditionnelle dans le monde moderne. Le Président de l’ARAM, M. KAÑAA Amos Roger, a expliqué que la biodiversité, qui comprend l’ensemble des éléments naturels de notre environnement, est une ressource fondamentale pour la santé et l’alimentation. Il a souligné que les plantes utilisées dans la médecine traditionnelle ne sont pas seulement des éléments de guérison, mais font également partie intégrante de notre alimentation.

Dans cette perspective, l’ARAM œuvre pour la préservation de ces ressources naturelles, notamment à travers des actions concrètes telles que le reboisement de 24 hectares de forêt dans le Département du Nyong-et-Kellé. Cette initiative vise à garantir un approvisionnement continu en plantes médicinales, tout en luttant contre la déforestation, un problème majeur pour la biodiversité locale.

L’ARAM et la culture de la biodiversité

Lors des interviews, M. KAÑAA a expliqué le lien profond entre culture et biodiversité, soulignant que la médecine traditionnelle doit être perçue comme une science à part entière. Il a également évoqué l’importance de préserver les savoirs ancestraux, souvent liés à la culture locale, qui intègrent des pratiques alimentaires et médicinales liées à la nature.

Pour l’ARAM, il ne s’agit pas seulement de préserver les ressources génétiques, mais aussi de promouvoir une vision globale de la biodiversité, qui inclut l’alimentation locale et les pratiques de santé traditionnelles. L’Association plaide pour une prise de conscience des populations, afin qu’elles valorisent leur patrimoine naturel et médical au lieu de se tourner vers des influences extérieures.

Une collaboration pour un avenir durable

L’ARAM espère renforcer sa collaboration avec le gouvernement camerounais pour faire en sorte que la biodiversité locale soit mieux valorisée et protégée. En effet, comme l’a souligné le Président de l’ARAM, il est crucial que les populations locales prennent conscience de l’importance de leur biodiversité et des savoirs traditionnels, en particulier dans un contexte où les menaces environnementales, telles que la déforestation et la perte de biodiversité, sont de plus en plus pressantes.

En conclusion, la participation de l’ARAM à la Journée Internationale de la Diversité Biologique 2019 a été un moment clé pour mettre en lumière les initiatives camerounaises en matière de conservation de la biodiversité, mais aussi pour rappeler l’importance de la médecine traditionnelle et des savoirs ancestraux dans la préservation des ressources naturelles. L’ARAM a ainsi affirmé son engagement à continuer de promouvoir la biodiversité, tout en travaillant à une meilleure valorisation des connaissances locales pour un avenir plus durable.